En arrivant tardivement a Pucon nous avions sous-estime la popularite de l’endroit pour les touristes Chiliens. Etant a la fin des grandes vacances scolaires, de nombreux etablissements affichaient complet.
Apres avoir essaye un hostel ou se trouvait Astrid et Ellis (amis rencontres par Steph a San Pedro), et plusieurs autres, nous avons fini par trouver l’un des plus originaux hebergement de notre voyage, une salle d’escalade !
Au final, a part l’odeur de gymnase, c’etait pas si mal. Puis nous nous mirent en quete d’un resto pas cher en decouvrant Pucon.
La ville est plutot joli malgre son cote attrape-touriste. Installee au bord d’un grand lac, avec des milliards d’agence de tours ‘aventure’ vendant l’ascencion du Volcan Villarica (attraction principale de l’endroit) et autres treks, et des sessions rafting.
En revanche pour le resto pas cher ce fut assez complexe, Pucon est une ville tres chere (eternelle loi de l’offre et de la demande). Mais on a fini par trouver un resto vegetarien tres bien.
En revenant a notre auberge, nous firent la rencontre de notre colloc de salle d’escalade, un grimpeur chilien et du reste des gens peuplant l’auberge autour d’une bouteille de vin. Etant a la limite de la Patagonie, la soiree fut dediee au retour d’experience entre les gens arrivant du Sud et ceux arrivant du Nord. Nous avons aussi fait la connaissance de Pauline et Nicolas, couple du Sud, avec qui nous allions faire un bout de chemin dans le futur.
Le lendemain, journee chargee. Nous voulions changer d’auberge (l’actuelle etant tout de meme negligee), reserver une session rafting, reserver l’ascencion du Volcan Villarica et voir Astrid et Ellis. En premier lieu le volcan, car suite a plusieurs jours de mauvais temps la meteo semblait s’arranger le lendemain et de maniere sure le surlendemain. Ne voulant pas perdre de notre precieux temps patagonien, et les agences ayant peu de dispo pour le surlendemain, nous avons fait le pari de reserver l’ascencion pour le lendemain.
Cependant, ce fut usant, toutes les agences ne prevoyaient pas de sortir et il nous a fallu comparer les prix. Mais en debut d’apres midi tout fut regle, ayant pris une tres onereuse ascencion de volcan avec une agence, nous avons negocie une session rafting au rabais en contrepartie. Session programmee plus tard dans l’apres-midi en compagnie d’Astrid et Ellis. A peine le temps de manger un morceau et de poser nos sacs dans notre nouvelle auberge que nous voila en route pour le rafting.
Apres nous etre equipe pour affronter des eaux plutot fraiches et des rochers plutot solides, nos accompagnateurs nous expliquerent que les pluies des derniers jours allaient rendre l’experience plutot fun. Les rapides etant nettement plus agitees que d’habitude a cette epoque.
Effectivement, les eaux etaient tres agitees et l’adrenaline bien presente. Pour une fois que la pluie joue en notre faveur …
Une personne dans une autre embarcation fit meme le choix d’etre catapultee hors de son raft et passer l’un des plus grand rapide du jour la tete sous l’eau ! Choix qu’elle sembla regretter tout le reste de la journee vu la couleur de son visage …
Notre equipage multiculturel (americano-argentino-hollando-francais) fut a la hauteur et l’apres-midi fut tres fun et sans pluie.
Le soir afin de preparer l’exigente ascencion du lendemain, nous furent invites dans la cuisine d’Astrid et Ellis pour partager de delicieuses pates bolognaises preparees ensemble. Une soiree causette tres agreable, terminee a une heure raisonnable, car le reveil etait prets pour 6h du matin.
Apres ce tant redoute reveil matinal, nous avons commence notre journee en se faisant equiper tels des alpinistes d’operette, comme vous le presente notre mannequin ci-dessous.
Puis apres 45 minutes de minibus, nous etions au pied du monstre.
Environ 5h30 de montee (dont 2 en crampons sur le glacier) et 1000m de denivele positif, nous n’avions pas une ballade en foret devant nous. En revanche nous avions beau nous y attendre, c’etait la foire d’empoigne. Des dizaines de touristes en file indienne tout le long de l’ascencion, c’est plutot penible.
Apres les preliminaires, les premieres vues arrivent avec les premieres douleurs. L’equipement est lourd et les chaussures fournies nous martyrisent les pieds (par leur poid et leur rigidite).
L’ascencion se deroulait a une allure soutenue, la pauvre Steph vivait je cite ‘la rando ae plus dure de ma vie’ (elle etait loin de se douter qu’elle ferait encore plus dur 3 jours plus tard). Certains participants furent contraints d’abandonner pour des problemes de condition physique.
Au bout de 3h le glacier fut en vue, il etait temps de chausser les crampons, sortir le piolet et se la raconter comme si on faisait l’Everest.
Apres quelques explications techniques de notre guide pour marcher sur le glacier, nous voila parti pour 1h30 de montee. Physiquement tres dur pour Steph et une veritable torture pour mes pieds.
A noter tout de meme, les vues et paysages splendides sur le chemin occupent bien l’esprit.
A 30 minutes du sommet et du cratere, la glace cede la place a la roche et il nous fallu dechausser les crampons. L’acces au cratere est reglemente, le volcan etant tres actif. Chaque groupe dispose d’une quinzaine de minutes en haut pour ne pas surpeupler la zone et surtout pour ne pas respirer les gazs toxiques plus longtemps qu’il n’est supportable (masques a gaz founis par l’agence).
Moment intense autour du cratere, on entend la terre gronder, on voit la lave dans le cratere. De temps a autre une explosion expulse dans les airs des cailloux, un de ces endroits ou on peut vraiment sentir les forces de la nature en action et se sentir un peu petit.
Absorbes par le spectacle volcanique, nous avions quasiment oublie le paysage derriere nous. Il nous frappa la retine en entamant la redescente, declanchant l’enieme instant contemplatif de la journee.
La redescente se faisant en glissant sur nos fesses, ou en luge grace a l’equipement contenu dans nos sacs, inutile de dire que ce fut plus fun et plus simple que la montee. 1h de retour en enfance tres plaisante !
Puis ce fut le retour au bus et le retour a Pucon, les jambes lourdes mais le coeur leger et la tete dans les nuages.
Pour feter notre accomplissement, nous sommes enuite alles boire une biere et manger un bout en compagnie de Pauline, Nico, Astrid et Ellis. Une super soiree pour dire au revoir a Pucon et a toutes les sensations que nous avons eu en si peu de temps.
Le lendemain matin, bus pour Puerto Varas et sa meconnue Vallee de Cochamo, chaleureusement conseillee par un ami de la route quelques mois auparavant.