Apres notre journee bateau-pingouins, il nous fallait faire des economies. Nous avons donc decide de camper a l’entree du Parc de Tierra del Fuego afin de pouvoir entamer un trek de 2 jours au petit matin.
Apres avoir allege nos sacs a notre auberge, nous avons pris un taxi (un sympathique immigre bolivien) direction le camping municipal. Ce camping fut une bonne deception, les blocs sanitaires etant inutilisables et au final le terrain du camping assez difficile a delimiter. Nous avons donc trouve un petit coin dans les buissons, camping sauvage donc.
Au matin, depart matinal vers l’entree du parc, avec une meteo que nous qualifierons de ‘bien mais pas top’. En gros nuageux mais pas de pluies.
Menu du jour : 20 km de rando avec sacs devant nous mener dans les bois du Terre de Feu, la cote du Canal de Beagle et finir a la Laguna Verde pour camper. Programme plutot ambitieux.
Apres avoir paye l’onereux droit d’entree, nous avons chemine sur le sentier Pampa Alta, en pleine foret pendant quelques kilometres.
La beaute des couleurs d’automne nous frappa tres rapidement, beaute qui nous suivra pendant tout notre sejour dans le parc.
Puis, apres la foret vint la mer avec le canal de Beagle, bras de mer au sud de l’ile de Terre de Feu. Tout d’abord avec le dernier bureau de poste avant la ‘fin du monde’. Dernier de la serie des ‘machins les plus au sud du monde’. Steph en profita pour envoyer quelques cartes postales.
Nous avons suivi le Sendero Costa sur environ 10km, appreciant sur le chemin le splendide paysage et une petite collation.
Les derniers km vers notre campement furent compliques, les jambes devenant lourdes.
Mais quelle recompense en arrivant ! La Laguna Verde est un petit lac bleu/vert parsemme de petites iles couleurs d’automne, et de petits oiseaux de proies.
Un splendide endroit ou planter la tente, au bord du lac.
Pour la suite nous n’etions pas d’accord avec Steph. Je voulais realiser l’ascencion du Cerro Guanaco, montagne dominant le parc et donnant la vue la plus panoramique du site. Mais une ascencion plutot exigeante, et nous devions prendre un bus le lendemain soir pour ne pas rater notre vol pour Buenos Aires.
Realiser l’ascencion signifiait donc reveil tres matinal. Steph etant fatigue, elle ne voulait pas me suivre, je decidais donc de faire la montee le lendemain en solo.
Le matin, je pu constater la visite amicale d’une souris dans notre stock de nourriture (souris plutot habile, la bouffe etant stockee dans un sac a dos ferme). Cela contraria quelque peu notre programme gastronomique du jour …
Je me mis donc en marche au lever du soleil, et fut rapidement convaincu d’avoir pris la bonne decision. Le soleil se levant sur un ciel parseme de legers nuages annoncait une journee radieuse, et pas un chat a cette heure matinale.
Tout le long de la marche puis de l’ascencion, les paysages devenaient de plus en plus beaux !
Apres une rude grimpette, un passage assez marecageux qui acheva mes pauvres chaussures, j’arrivais au sommet du Cerro Guanaco apres environ 3h de marche depuis notre camp.
Seul en haut, je passais une petite heure contemplative a profiter de ce panorama a couper le souffle. D’ici je pouvais observer la totalite des endroits que nous avions visite en Terre de Feu : Ushuaia, le Phare des Eclaireurs, le Canal de Beagle, la Lago Roca, la Laguna Verde… Et meme plus loin avec les iles Chiliennes de l’extreme sud, et au loin l’ocean menant vers l’antarctique.
Un instant de reve et de meditation qui fut interrompu par le froid et le temps qui passe. En redescendant, je croisais les marcheurs moins matinaux et en bas, Steph qui attaquait la montee vers le premier point de vue avec une nouvelle amie rencontree sur le chemin.
Apres sa petite escapade, nous nous sommes retrouves dans l’apres-midi au camp pour manger un morceau.
En attendant le bus, nous nous sommes ensuite promenes autour de la baie de Lapataia. Pour voir entre autres un marecage, la fin de la Carretera 7, un marecage, des castors et les degats qu’ils infligent aux fragiles arbres natifs de l’ile.
Puis il fut temps de plier le campement et de dire au revoir a la beaute paisible du parc de Terre de Feu. Il nous fallut egalement organiser les funerailles de mes chaussures, messe celebree par Monseigneur Steph dans la chapelle de la poubelle pleine.
De retour a Ushaia en debut de soiree, nous avons a peine eu le temps de recuperer nos affaires et de refaire nos sacs a notre nouvel hostel.
Apres 6h de sommeil, nous decolions vers Buenos Aires le coeur lourd de quitter le Sud du continent qui nous a tant emmerveille.
C’est donc conquis par la Patagonie que nous nous dirigions vers l’ultime etape de notre periple americain : Buenos Aires.